En l’occurrence, pour pouvoir focaliser sur l’ici et maintenant, il est nécessaire de savoir d’où l’on vient et le sens que l’épreuve représente pour soi. Ainsi, il faut s’être sérieusement entrainé, pour pouvoir apprécier et « gérer » les moments dits clés, d’une compétition. Au mieux, il est utile d’avoir pris du recul sur son mode de fonctionnement mental, sur sa capacité à créer, à agir, à faire émerger des grandes performances. Cela peut s’acquérir par l’expérience, de manière empirique, mais aussi par un coaching mental qui va permettre de capitaliser sur ses expériences, ses connaissances, sa confiance, son fonctionnement mental en compétition.

Les recherches et les récits sportifs montrent qu’une réflexion sur soi, sur sa manière de performer, et sur son style de fonctionnement face aux challenges, favorise la capacité à lâcher prise avec la pression, et à agir efficacement selon les aptitudes mentales demandées par la discipline pratiquée. Un travail de coaching, à l’aide par exemple d’un inventaire typologique de personnalité comme le Golden (ECPA-EAP) peut enrichir la compréhension du fonctionnement mental d’une personne sur 4 axes composés de polarités qui s’opposent, mais qui s’enrichissent mutuellement. Cet outil permet d’appuyer sa réflexion autours de diverses questions comme :

- Comment oriente t’on son énergie ? Est on plus à l’aise dans un mode « introversion », centré sur soi même, son discours intérieur et son intention, ou en mode « extraversion », centré sur le monde, les autres, et l’action ?.

- Comment prend t’on de l’information ? Est on plus à l’aise dans un mode « sensation », caractérisé notamment par une recherche d’informations réelles, des faits signifiants, et qui engendre une approche méthodologique qui vise à prédire un résultat. Ou bien même, en mode « intuitif » qui correspond à processus plus irrationnel mais plus rapide, que l’on ne peut justifier que suite au résultat.

- Comment prend on des décisions ? Certains sont plus à l’aise par l’élaboration d’une pensée critique qui fait appel à un arbitrage mentale multi critères sur la base d’une réflexion objective. D’autres préfèrent le mode Sentiment qui fait appel à un système de valeurs personnelles qui domine le processus de réflexion et exclue d’autres critères d’analyse.

- Comment organisons nous notre style de vie ? Certaines personnes se sentent plus à l’aise lorsqu’elles organisent, planifient, et rendent prévisible leur action. D’autres préfèrent un style de vie dit « adaptatif », c’est à dire centré et excité par ce qui émerge entre soi, son environnement et les aléas de la situation présente.

Ce processus cognitif, qui peut être mentalisé (dans sa tête) ou visible (comportements) se trouve par ailleurs impacté par la gestion de ses émotions telles que la peur, la joie, la colère, la tristesse, la surprise, et le dégout qui peut court-circuiter l’approche mentale sereine en situation, ou au contraire la galvaniser. Ainsi il s’avère nécessaire de travailler son « mental » en premier lieu par l’analyse de sa pratique et de son vécu, par la capitalisation des échecs et des réussites, qui stimulent la progression et la motivation, et surtout par un questionnement et une observation de soi, notamment sur ce qui nous met dans les meilleures conditions pour agir sereinement et efficacement.

Le coaching mental vise alors à développer une meilleure relation à soi, à ses enjeux, à sa relation à la compétition, à la réussite, à l’échec, et bien sur à entrainer le coaché à se relaxer ou au contraire à s’exciter convenablement.

Les pratiques psycho corporelle de relaxation sont basées sur le processus respiratoire, la capacité à diriger finement sa concentration, soit en interne, soit en externe, et sur la stimulation de son imagerie mentale, notamment de la réussite. Ces entrainements peuvent ainsi faciliter la réalisation de tout un processus cognitif, vigilant, intelligent, adaptatif qui va favoriser l’émergence de gestes performants. Pour rappel, le cerveau ne fait pas la différence entre le réel et l’imaginaire, il peut donc aussi être utile à certains moments, de se conditionner à réussir, en se détachant d’une réalité perçue comme menaçante, et en faisant appel à des images mentales, des souvenirs, engendrant confiance, courage, force et calme qui favorisera sa capacité à agir, au bon moment et de la meilleure manière, dans l’ici et maintenant.

Cyril Baqué Psychologue (du sport) Psychologie Appliquée à la Performance Conseil www.papconseil.com