Mais ces exemples sont encore trop rares. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a beau insister depuis cinq ans sur le rôle des employeurs en matière de prévention des maladies par l'alimentation et l'exercice physique sur le lieu de travail, associer santé, sport et lieu de travail se heurte à de nombreux obstacles : atteinte à la vie privée, risque de discrimination entre salariés de grandes entreprises et PME, nécessité de revoir l'organisation du travail... Combattre les idées reçues

Plusieurs motifs sont avancés pour expliquer ce retard dans une étude du CNRS publiée en 2012 et citée dans le rapport. Tout d'abord la faible sensibilisation des acteurs : du côté du monde sportif (les responsables des fédérations), la pratique sportive reste envisagée dans ses dimensions de compétition, performances et rarement de santé. Du côté de l'entreprise, les représentations négatives ont encore la vie dure et jouent un rôle dissuasif : "Le sport est encore souvent perçu comme relevant de la vie privée des salariés et ne concerne donc pas les employeurs. Ou il est perçu comme un loisir donnant l'impression que ceux qui en pratiquent un à l'heure du déjeuner sont moins impliqués dans leur travail".

L'enquête note que même si des infrastructures existent en entreprise, nombre de salariés ne les utilisent pas : manque de temps, offre inadaptée aux attentes, réticence à pratiquer une activité physique avec des collègues, notamment la perspective de se présenter dans une situation de "relâchement" : tenue décontractée, effort physique, déshabillage... Se présenter ainsi devant collègues ou supérieurs hiérarchiques peut créer un sentiment de gêne. Encore plus si l'on est une femme, selon le rapport. Une offre trop axée sur la compétition

Autre frein relevé: quand elle existe, l'offre de sport est très axée sur la compétition (le sport corporatif) et rarement pour une cible de salariés qui n'ont pas de pratique régulière. Une conception qui exclut les notions de plaisir, détente, loisir et santé. Or, l'enjeu d'une pratique sportive des salariés n'est pas la performance ou la victoire mais le bien-être. En outre, les seniors et les salariés ayant des problèmes de santé ou souffrant de handicap sont souvent oubliés. "Le modèle dominant reste calqué sur le sport fédéral "dont la visée était historiquement paternaliste et hygiéniste, selon le CAS qui relève aussi que "la gestion du sport dans la sphère professionnelle peut aussi être perçue comme un outil de contrôle des dirigeants sur les salariés". Surtout quand les activités proposées ne sont pas gérées par le CE mais la DRH. Et de rappeler qu'historiquement, en France, le sport a pu être un instrument à l'usage des patrons sur les employés : "dressage" du corps, canalisation de l'énergie, contrôle du temps passé en dehors du travail... Former les Ressources humaines

Après ce constat assez sombre, le CAS propose des pistes d'amélioration. Il suggère ainsi de créer une charte "Sport pour tous" : les entreprises s'engageraient à faire un diagnostic des besoins et aspirations des salariés, à diversifier les activités proposées pour qu'elles soient adaptées à tous (femmes et seniors y compris), à faciliter la pratique par l'aménagement des horaires de travail... Il recommande également, de proposer une offre sportive plus souple, plus accessible à tous et axée sur le loisir et la détente sans forcément abandonner la pratique de la compétition pour ceux que cela intéresse. "Cela permettrait d'attirer le public féminin moins enclin que son homologue masculin à faire de la compétition."

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